Just having a drink

J'avais enfin trouvé un petit appartement qui ne payait pas de mine, mais dont le loyer me convenait parfaitement. De plus j'avais enfin se job dans ce bar, donc j'aurais de quoi gérer mes dépenses et ne pas me retrouver sur la pailles.
Je travaillais surtout de nuit, mettant inscrit au lycée j'avais sans difficultés réussi à négocier mes horaires. Le patron m'avait même proposé un hausse étant donné le nombre d'heures de nuits que j'acceptais de faire. C'était normal je ne dormais que très peu.
Or ce soir, j'étais en repos, mais je décidais tout de même sortir pour me retrouver de l'autre côté du bar. *Et peut-être que je verrais de jolis minois ce soir* En effet, je n'avais pas encore eut l'occasion de rencontrer beaucoup de monde ici. A part quelques mecs que j'avais réussi à battre la veille en rentrant du boulot. Mais je ne penses pas que je les recroiserais de si-tôt.
J'enfilais donc un jean bleu à trou, un T-shirt gris à col V, et une chemise à carreaux noire dont je remontais les manches. J'enfilais un bonnet gris, que je plaça sur l'arrière de ma tête pour retenir mes cheveux. Puis je sortis en direction du bar.

J'arriva après quelques instants. Malheureusement il n'y avait pas grand monde. Il était peut-être encore trop tôt? *Les villes où les bars sont pleins à toutes heures de la journée me manquent...* Pensais-je en m'installant au bar avec un soupir.
Je choisis une vodka martini, autant commencer fort la soirée. Puis je n'avais pas à m'inquiéter je résistais pas mal à l'alcool, mes années d’expérience avaient renforcé mon foie, au moins un point positif.
Puis j'entendis quelqu'un s'asseoir à côté de moi.

Je rêve que je coure dans la forêt, mes pattes foulent l'herbe et sans bruit je me glisse entre les ombres des arbres et la lumière de la pleine lune. Je m'agite dans mes draps, je grogne légèrement, mes pieds et mes mains bougent tous seuls. Comme les chiens... Ma mère entre et ouvre les volets, la lumière entre violemment dans ma chambre tandis que je me réveille en sursaut. En nage je la regarde l'œil noir. J'aboie :

« -Pourquoi tu m'a réveillée ? On est samedi crotte ! J'voulais dormir moi... »

Mon air dépité amuse un bref instant ma mère puis elle regarde ma chambre et assène d'une voix forte :

« -Ma chère fille tu vas me faire le plaisir de ranger cette porcherie, de passer l'aspirateur en haut et en bas, de débarrasser le lave-vaisselle et de le re-remplir, de ramasser les crottes de tes chiennes puis de les promener. Ah oui, et de faire tes devoirs.
-..., je reste là, figée la bouche ouverte. Super le réveil !, Mais maman !
-Pas de mais. Tu obéis. »

Et elle sortit rapidement de ma chambre sans me laisser le temps et l'occasion de protester tout en évitant habillement d'écraser mes affaires trainant par terre. Avec un soupir résigné je me laisse retomber sur le dos. j'enfouis mon visage dans les couvertures en inspirant profondément pour reprendre courage puis, je me lève, pris un jean, un débardeur noir, une culotte, des chaussettes, un soutien-gorge et un pull sombre. Shootant dans mes basket je me dirige mécaniquement vers la salle d'eau. Entre et prend une douche et m'habille avec ce que j'avais emmené. Me nettoie le visage, mis de l'eau précieuse sur mes rares boutons. Et, retroussant les manches je me mets au travail avec force de grommellement. Avec efficacité je passe l'aspirateur en bas puis en haut avec une longue pause d'une demie-heure pour ranger ma chambre « à peu près ». Vint alors le lave-vaisselle que je débarrasse pour mieux le re-remplir ensuite et le lancer. Je ramasse avec flegme les excréments de mes molosses puis toujours aussi décontractée Je fis mes devoirs. Il était midi.

« -Maman ! Maman !
-Oui, qu'est-ce qu'il y a Fanny ?
-J'ai tout fait, je peux aller manger un hamburger au Mystic-grill et promener les chiennes ensuite ? Tu sais que le propriétaire accepte qu'elles entrent avec moi dedans. Aller, s'il-te-plait !
-Eu...et bien...d'accord mais n'oublie pas ton téléphone.
-Okey ! Je me douche et j'y vais ! »

Je me précipite sous la douche en balançant mes affaires au sale, Je me savonne et me lave les cheveux. Cinq minutes, j'ai mis cinq minutes pour faire tout ça. Dix pour me sécher les cheveux et le corps. Et deux-trois pour m'habillais. Quand je suis motivée on ne peux pas dire que je suis lente ! C'est pourquoi, environ vingt minutes plus tard je suis en route pour le Mystic Grill. Après avoir mis les laisses autour des cous de mes deux « monsters ». Je les embrasse sur le front puis je me mets en route d'un bon pas. Mes enjambées sont grandes, je n'hésite pas. Elles te suivent sagement mais alors que je dois franchir la porte du Mystic Grill j'hésite. Ildy me pousse légèrement du bout du museau et j'entre. L'odeur m'assaillit et j'esquisse un sourire. J'aime l'odeur de ce bar, j'aime l'ambiance conviviale, je l'aime tout simplement. J'avance avec aisance entre les tables et m'attable au bar, il y a un jeune homme à côté de moi, il a l'air sombre, ténébreux et beaucoup plus âgée que moi. Je commande un hamburger, un coca et de l'eau pour mes chiennes. Il se retourne et tu ne dis rien tout d'abord puis je craque, je n'en peux plus de son regard posé sur moi. Je plante mes yeux étranges dans les siens et dis :

« -Qu'est-ce que tu regardes toi ? »

Je venais tout juste de commander ma boisson. Une vodka martini. Quand je penses qu'il y a encore quelques années je n'arrivais pas à tenir longtemps les alcools forts... Désormais ils faisaient parti de mon triste quotidien. Enfin triste, c'est ce que certains penseront. Pour ma part, ma vie me plaisait. Ce qui me déplaisait c'était d'être forcé de rester dans un trou paumé telle que celui-ci...
J'avais entendu quelqu'un s'installer à côté de moi. Je n'y avais pas prêté attention jusqu'à ce que j'entende de légers bruits de griffes sur le sol du bar. Je tourna légèrement la tête et vit deux chiens qui accompagnaient la personne. J'eus un petit sourire. J'avais eus un chien autrefois... Un Leonberg, considérait comme plus grosse race de chien. *Ah ce chien, c'était quelque chose...* pensais-je avec un sourire en coin.
Puis je jeta un coup d'oeil à la propriétaire. C'était une gamine, je lui donnais autours de 15ans à tout casser. Elle remarqua mon regard et m'agressa direct. *C'est fou ce que les meufs peuvent être de moins en moins agréables* me dis-je avec un soupir. Je lui répondis d'une voix froide:

-"Je crois que j'ai le droit de regarder ce que je veux."

Puis le barman m'apporta mon verre, et alors que je m’apprêtais à payer il me dit que c'était offert maison étant donné qu'aujourd'hui avait été ma première journée de travail. Je lui souris reconnaissant et commença à déguster mon verre. Puis les chiens de la demoiselle, qui avaient légèrement grogné quand je lui avais froidement répondus, attirèrent de nouveau mon intention.
Tout en continuant de les fixer, je demanda à la jeune fille:

-"Ils sont de quelle race?"

Désolée de venir interrompre votre Rp, j'éffacerais ma réponse une fois lus.

Fanny : Tu dois écrire ton récit à "JE", c'est toi le personnage, c'est toi qui fais les actions et tout le reste. C'est dans les règles.

Ex : Je descendis les escaliers en grande vitesse, partis au Mystic Grill manger un hamburger. En attendant que l'on me serve, je m'assis à une table et vis un jeune homme qui me regardais et je dis :

-" Qu'est-ce que tu regarde?"

Ildy:

Funssy:

Ildy & Funssy:

Il soupire devant mon agressivité mais qu'est-ce que j'y peux si chaque fois qu'un gars me regarde je me hérisse ? Hein ? Rien, c'est inscris au fer rouge dans mon âme. Je n'arrive pas à me comporter normalement c'est pas ma faute...enfin, si, un peu... Il me répondit d'une voix froide :

« -Je crois que j'ai le droit de regarder ce que je veux. »

Non mais pour qui il se prend !? Il n'a pas à regarder une fille plus jeune que lui ce pervers ! C'est alors que le barman lui apporta son verre. Je plissais le nez, une vodka martini d'après l'odeur. Il s'apprêtait à payer quand le barman lui dit que c'était offert par la maison étant donné qu'aujourd'hui avait été sa première journée de travail. Il lui sourit reconnaissant et je fus frappé par le changement qui s'opéra. De sombre, ténébreux et pas fréquentable il était devenu beau, doux et fragile. Je rougis tandis qu'il commençait à déguster son verre. Maintenant c'était moi qui le dévisageais ouvertement. Il était vraiment pas mal. Il portait un jean bleu troué, un tee-shirt gris à col en V, une chemise à carreaux noirs dont il avait remonté les manches et il avait un bonnet gris plaçait sur l'arrière de sa tête sûrement pour retenir ses cheveux brun, mis-long. Ses yeux étaient d'un noir ébène, si différent de ceux si vert de Gauthier... Il avait aux poignets de fins bracelets en cuir, un signe étrange tatoué à l'intérieur de son poignet et une croix tatouée sur le majeur de sa main gauche... Grand, fin et musclé il devait être sexy en maillot... Mais à quoi je pense moi ??? Rouge pivoine je secouais la tête faisait voler mes cheveux en tous sens. Je respirais profondément pour me calmer et, oh miracle des miracles j'y réussis. Il fixait « my monsters » et finis par me demander sans les quitter des yeux :

« -Ils sont de quelles races ? »

J'eus un éclatant sourire, il n'aurait pas pu poser meilleure question. Je regardais avec amour Ildy et Funssy et je lui répondis d'une voix douce très différente de celle que j'avais eu précédemment :

« -Celle qui est blanche, noir et feu c'est Ildy, un setter anglais tricolore. L'autre, la noire et feu c'est Funssy, une bâtarde de Bas-rouge, on le sait car elle a les ergots à l'arrière. »

Je le regarde les scruter et je ne peux m'empêcher de lui sourire, il doit se demander si je ne suis pas folle, là je lui sourit et l'instant d'avant j'avais l'air de vouloir le mordre. Je rajoutais comme je le voyais hésiter :

« -Tu peux les caresser elles ne sont pas méchantes du tout. Je te jure, tu fais ''Bou'' à Funssy et elle se sauve en couinant. Enfin...presque. j'eus un sourire rassurant, Vas-y ! »

Je l'incitais d'un geste de la main tandis que du bout du pieds je poussais les chiennes vers lui.

Quand je lui répondis aussi froidement qu'elle n'avait débuté la conversation elle se braqua méchamment. Encore une gamine qui ne supporte en aucun cas le regard des hommes... *Les petites villes ne m'avaient vraiment en aucuns cas manqué*, c'était certain maintenant.
Quand je souris au barman qui m'offrait ma consommation, je sentis de nouveau le regard de la gamine sur moi. *Elle doit surement pester en continu sur moi, la soirée commence bien...* Je commença à déguster ma boisson avec un certain plaisir, quand elle attira mon regard en secouant la tête. Intrigué je remarqua qu'elle était toute rouge. Sa réaction me fit sourire intérieurement. *Comme quoi elle n'a pas l'air si méchante qu'elle veut le faire croire*
Puis décidé à ne pas faire penser à mes collègues que je suis un mec qui envoi les gamines se faire voir sans en avoir rien à faire (ce qui n'était certes pas totalement faux mais bon...) je décidais d'engager la conversation.
Apparemment j'avais trouvé le sujet idéal: ses canins. Je lui demanda de quelle race ils étaient, à peine eus-je fini ma question que le visage de la jeune fille s'illumina. Son ton changea du tout au tout, sa colère semblait avoir disparue au profit de sa bonne humeur. C'était à mon avantage je n'aurais pas à parler avec une jeune fille qui me répondait froidement!
Elle me présenta alors ses canins, m'expliquant leurs races et leur noms. J'avais une petite préférence pour Funssy, que je trouvais, comme son nom l'indiquait si bien, un peu plus 'fun'.
Je n'avais pas oser les caresser, étant donné sa première réaction agressive je n'avais pas envie de me prendre une baffe lors de ma toute première soirée tranquille en ville.
Elle semblai l'avoir remarqué et m'invita à les caresser, je lui souris et caressa gentiment la tête de Funssy.
J'avais beau aimé me battre, je n'en étais pas moins humain et bien que je ne m'attache à personne j'aimais la compagnie des chiens.

-"Sa bouille me fait penser à mon ancien chien , j'avais un leonberg, un vrai lion mais une crème malgré les apparences!"

Dis-je en caressant ensuite l'autre chienne nommée Ildy.

-"Au fait moi c'est Mathias, enchanté."

{ Je rajoute un peu d'ambiance...si ça te vas pas tu le dis je modifierais. }

Il me sourit et encore un fois je fus frappé par le changement qu'un simple sourire pouvait opérer sur lui. Il caressa gentiment la tête de Funssy et je compris qu'il aimait la gente canine. Un bon point pour lui ! Il dit d'une voix douce ( wouha ! il sait faire ? ) :

« -Sa bouille me fait penser à mon ancien chien, j'avais un Leonberg, un vrai lion mais une crème malgré les apparences ! »

Je souris, ( depuis quand je souris autant à un inconnu moi ?! ) il caressa ensuite Ildy et fit :

« -Au faite moi c'est Mathias, enchanté. »

Je ne l'écoutais plus, j'étais figée et ce ne fut qu'un gémissement qui sorti de mes lèvres au lieu du « C'est jolie Mathias comme nom, au fait, moi c'est Fanny. C'est beau les Leonberg, il s'appelait comment ? » que j'aurais voulu lui sortir. Sauf que je n'y arrivais pas. Gauthier était là, devant moi, toujours aussi craquant avec ses beaux yeux verts et ses cheveux bruns en bataille. Je frémis lorsque Julia après m'avoir vu l'embrassa sur les lèvres, beurk ! Et surtout qu'elle sale garce ! Je m'efforcais de me calmer même sije tremblais de tous mes membres, c'est alors que le barman s'approcha de moi avec ma commande et me la posa devant moi. Je réglais la note et toujours tremblante je me crispais lorsque la voix trop bien connue de Julia me parvint :

« -Et alors Fanny, on ne dit plus bonjour à ses amies ? C'est pas polie ça...non, non, non... Et bon dieux mais qu'est-ce que tu manges ? Alala...et tu t'étonnes encore que Gauthier ne soit jamais tombé amoureux de toi, non mais regarde toi franchement. Tu fais peine. Vraiment. »

Je serais les poings pour ne pas l'encastrer contre un mur tandis qu'une rage froide m'emplissait toute entière en même temps qu'une furieuse envie de pleurer et de me sauver en courant. Elle en rajouta une couche :

« -Ah, tu as du remarquer qu'on sortait ensemble Gauthier et moi ? Hein ? Oui bien sûr, question stupide. Je voulais juste te dire d'arrêter de le regarder avec tes airs de gamine blessée okey ? Tu l'embarrasse et moi aussi.
-Va-te-faire foutre...
-Quoi ?
-Julia, je te le redire de façon à ce que tu comprennes, va aller cracher ton venin ailleurs. »

Je levais les yeux vers elle et dit d'une voix basse :

« -Va-t'en. »

Elle frémit sous mon regard et se tourna vers Mathias... Olala... Je lui fis un signe d'excuse et...

Je m'étais présenté tout en fixant sa chienne, mais elle ne me répondis pas et je n'entendis qu'un gémissement en réponse... Je releva la tête pour voir ce qu'il pouvait bien lui arriver et je la vis fixer un couple, deux jeunes personnes de son âge. La fille semblait se la péter un peu : * Encore une de ces petites poufs qui aiment se la péter quand elles ont un mec à leur bras* pensais-je avec un soupir. J'avais d'abord penser que la gamine était jalouse et qu'elle voulait elle aussi se trouver un mec, vu qu'elle regardait dans leur direction. Mais après quelques secondes elle eut une réaction étrange. Tremblement, regard vide, perte de parole complète. La minette s'approcha traînant son mec derrière elle. Elle s'adressa à la jeune fille fan de chien, qui d'après ce que disait la seconde fille se nommait Fanny. * J'ai enfin un nom...*
La minette n'attendit pas une seconde de plus pour en balancer plein la figure de Fanny. Je ne pouvais pas supporter ces meufs qui se prennent pour beaucoup plus qu'elles ne le sont en réalité. J'avais aussi le nom du mec maintenant qui ne disait rien * Eh t'es pas soumis mec impose toi !*
Je jeta un coup d'oeil à Fanny, elle ne répondait rien mais semblait avoir du mal à ne pas lui en coller une. Il y avait de quoi. En quoi cette fille ce permettait de venir mettre son grain de sel ?
Après une deuxième tirade de la fille, Fanny répondis. * voilà c'est ça ! Te laisse pas marcher sur les pieds miss* pensais-je avec un sourire en coin. Et voilà que désormais j'avais le nom de la minette égocentrique : Julia. Cette dernière se tourna vers moi. J'en avais un peu marre de jouer le mur alors je pris à mon tours la parole, un sourire froid aux lèvres, tout en jouant avec mon verre :

« Tu l'as pas entendu ? On aimerait discuter seule ma copine et moi alors tu seras gentille d'aller faire ch*er quelqu'un d'autre, ici t'intéresses personne »

Je la regardas d'un œil froid afin de lui faire comprendre que si elle se barrait pas rapide, j'allais pas me gêner pour la virer à ma façon, et ce n'était pas son copain qui m'en empêcherait. J'avais connu cent fois plus coriace.
J'avais présenter Fanny comme 'ma copine' non seulement lui rabattre le caquet et montrer que le mec qui était avec Fanny avait assez de cran pour s'interposer contrairement à celui que Julia se trimbaler.
Fanny semblait apprécier ce mec, et ça devait pas forcément lui faire du bien de le voir avec une autre fille, surtout une qu'elle n'appréciait pas comme j'avais cru le comprendre.

{ Encore un peu d'ambiance si ça ne te dérange pas... }

Il prit à son tour la parole, un sourire si froid sur ses lèvres que je réprimais un frisson. Il jouait avec son verre, vide...

« -Tu l'as pas entendu ? On aimerait discuter seule ma copine et moi alors tu seras gentille d'aller faire chier quelqu'un d'autre, ici t'intéresses personne. »

Il la regardait d'un œil froid et je me félicitais n'en être pas la cause... Il semblait dire : « Barre toi vite fait avant que je ne te jette dehors à coups de pieds au cul ! ». Et puis soudain je percutais. Enfin vous diriez-vous. Il a dit...ma...copine...? Je compris qu'il disait ça pour rabattre le caquet à Julia et cela me fit chaud au cœur. Je lui sourit gentiment, avec toute la douceur dont j'étais capable. Et, enfin je fixais Gauthier dans les yeux. Je l'avais aimé oui, énormément mais c'était fini. Ça faisait mal de voir ce qu'il était devenu mais je n'y étais pour rien. Après tout il avait presque dix-sept ans à lui de se débrouiller tout seul ! J'étais soulagée, persuadée que Julia allait jeter l'éponge mais non, elle s'accrochait tel une hideuse sangsue. Elle rétorqua à Mathias, glaciale :

« -Je n'embête personne voyons...je dis juste bonjour à une vieille amie... De plus ça m'étonnerais franchement qu'elle sorte avec toi car à ma connaissance elle n'est encore jamais sortie avec quiconque et n'a jamais embrassé quelqu'un sur la bouche. Hors je doute que tu sois le genre de mec à ne pas ''câliner'' sa copine. Je me trompe ? »

J'en restais un instant bouche bée devant tant de stupidité et de morgue. Furieuse je me levais d'un bond renversant la chaise et m'attirant les foudres des autres clients. Je les ignorais pour fixer Julia dans les yeux. Les miens lançaient des éclairs, les siens étaient de glace. D'une voix basse et sourde je fit prenant Mathias de cour :

« - Oui.Tu ne le connais pas, de quel droit te permets-tu de le juger ? Et de mettre en doute sa parole ? Maintenant ça suffit j'en ai marre. Dehors. Dehors avant que je ne m'énerve et qu'il t'arrive quelque chose que tu regretteras toi peut-être mais pas moi. A non, certainement pas moi. »

Mon ton avait enflé, et au fond de moi une petite voix me disait que j'étais en train de déraper, que la force que j'essayais de dissimuler était en train de se renforcer. Mais ma colère était telle que je ne savais plus qu'une unique chose? Si elle continuait à me provoquer comme ça j'allais la tuer. Et je ne le regretterais pas. Enfin...peut-être, après, plus tard. Pas sur le moment en tous cas. Imperceptiblement je me rapprochais de Mathias, j'avais peur...de moi-même et de ces pensées qui me ressemblaient si peu...

[Non ne t'en fais pas ça ne me dérange pas!! Et désolé de répondre que maintenant j'étais assez occupé >_<]

Une fois que j'eus prit la parole, Fanny m'adressa un sourire reconnaissant. Je continuais quant à moi à fixer méchamment Julia, jouant avec mon verre ayant une irrésistible envie de lui balancer. Elle se prenait pour la plus belle et sûrement pour la plus intéressante, est-ce qu'elle penserait toujours la même chose si je faisais ça...
Mais elle ne se laissa pas intimider, il fallait s'y attendre. J'avais déjà eut à faire à ce type de nana, plus chiante qu'autre chose. C'est vrai il ne faut pas frapper les filles, c'est ce que tout le monde dit, mais je me fous de tout le monde. Si on me met en pétard je réponds, et j'ai ma manière de faire.
Mais ce n'était pas cette future péripatéticienne qui allait me faire sortir de mes gonds, elle n'était rien et j'avais vu largement pire...
J'allais répondre mais Fanny fut plus rapide. Elle lui en balança plein la gueule, et semblait elle-même un peu désarçonnée par son excès de colère. Elle recula lentement vers moi et je vis qu'elle avait une légère expression de peur. Alors je lui souris pour la rassurer et la tira vers moi, passant un bras autours de sa taille.

-"Fanny a raison tu ne me connais pas, et sache que tu te trompes sur moi, je ne suis pas du genre à 'câliner mes copines' comme tu le dis si bien. Tu dois sûrement être fière car ton mec inutile te câline comme une vulgaire chatte de compagnie. Moi je préfères faire autres choses avec ma partenaire... "

Ajoutais-je en chuchotant doucement un sourire aux lèvres, tout en haussant les sourcils pour leur faire comprendre à quoi je faisais allusion. Je caressais doucement la nuque de Fanny,jouant avec les mèches de ses cheveux que mes doigts rencontraient, tout en gardant mon autre bras autour de sa taille la tenant bien, pour qu'elle me fasse confiance. Certes je n'étais pas du genre de m'intéresser aux jeunettes, mais Julia m'avait énervé. Et puis je m'en moquais si Fanny était gênée, elle devra prendre son mal en patience, je l'aidais mais surtout je remettais cette gamine de Julia à sa place. Cette dernière rougis une fois qu'elle eut capter de quoi je parlais et je savoura sa gêne à elle. *Ça se prend pour attirante, bimbo, parfaite, qui a déjà tout vu, mais une fois que ça parle sexe, ça redevient une gamine...*

{ Et on continu... ^^ }

Mathias me sourit pour me rassurer sûrement ce à quoi il ne réussit qu'a moitié puis, passant un bras autour de ma taille, je me blottis contre lui pour profiter de son calme. Je sentis alors les battements lents et sourds de son cœur. J'inspirais profondément et les comptait...

« -Fanny a raison tu ne me connais pas, et sache que tu te trompes sur moi, je ne suis pas du genre à ''câliner mes copines'' comme tu le dis si bien. Tu dois sûrement être fière car ton mec inutile te câline comme une vulgaire chatte de compagnie. Moi je préfères faire autres choses avec ma partenaire... »

Ajouta-t-il en chuchotant doucement un sourire évocateur aux lèvres tout en haussant ses sourcils pour leur faire comprendre à quoi il faisait allusion. Je rougis violemment et baissais les yeux. Il en faisait trop...mais en même temps ça ne me dérangeais pas tant que ça. Il me caressa doucement la nuque, je frissonnais, il joua avec les mèches de mes cheveux, je me détendis. Il gardait son bras autour de ma taille, il me tenait fermement pour que le lui fasse confiance. Je me tournais légèrement et le surprenant je lui murmurais :

« -Je te fais confiance Mathias. »

Il croisa mon regard, confiant et toujours de ces couleurs si étranges... Je reportais mon attention sur Julia et Gauthier pour les voir rougir comme de belles tomates bien mûres. Nous savourâmes leur gêne mais un éclat dans le regard de Gauthier ne me plût pas. Il s'approcha de Mathias en soufflant, féroce :

« -Toi...si tu as osé la toucher... »

Il arma son poing pour le balancer dans la tête de Mathias qui, me tenant toujours ne pourrait pas réagir à temps. Étonnamment calme je me plaçais de manière a empêcher tout angle de tire à Gauthier et d'une voix que je ne me reconnus pas je lui ordonnais, froide et implacable :

« -Non. Assez, tout ça ne te regarde en aucune façon Gauthier. Maintenant partez avec Julia, vous me donnez la nausée. »

Penaud il me regarda une dernière fois puis son regard glissa sur Mathias et il s'enflamma. Je répétais toujours aussi calme et furieuse :

« -Non. Dehors Gauthier. »

Il obéit et tenant Julia par la main ils sortirent. Je me laissais aller contre Mathias, je respirais vite et fort. Écoutant à nouveau les battements de son cœur j'essayais de me calmer tout en calquant ma respiration sur la sienne. Mon calme retrouvé je réalisais que sans Mathias je me serrais jeté sur Julia et je l'aurais sûrement tuée. Je murmurais horrifiée :

« -Je l'aurais tuée Mathias...sans toi je l'aurais tuée, sans un hésitation ni regret... »

Dégoutée de moi même je m'éloignais de lui...

J'avais pris les devants et avait apparemment réussis à surprendre pas mal de monde. Comme à mon habitude, et ça depuis que j'étais enfant... Alors que je parlais je sentis d'abord Fanny se blottir, puis ensuite baisser la tête, sûrement légèrement choquée par ce que je venais de dire, il fallait dire qu'elle était encore jeune... puis se fut à son tours de me surprendre en me chuchotant qu'elle me faisait confiance. Moi qui m'étais attendu à une réaction violente, genre... claque, ou affichage d'un visage plus que mécontent. Non finalement, bien qu'elle ai été quelque peu gênée, elle me faisait malgré tout confiance, ce qui me fit sourire. Très peu de personne me faisait confiance, et encore moins les filles...
Je n'avais cessé de fixer les tourtereaux en face, et pus déguster la teinte que prit leur visage respectifs. J'adorais ça. Mais le mec, Gauthier, me fit encore plus plaisir en daignant s'approcher de moi tel un bœuf, en essayant de paraître menaçant. J'en avais affronter qui faisait cinq fois ou plus son poids en muscles donc bon j'aurais rapidement réglé ça, mais mes poings me démangeaient et ça aurait été une occasion de me défouler un peu... Mais je voulais le chauffer un peu plus avant ça :

-"Alors Gauthier, on sait plus ce qu'on veut ? Quand il s'agit de la minette à tes côtés tu dis rien pour la défendre, mais pour Fanny tu t'emballes ?! Tu sais, moi je fais ce que je veux, j'ai aucuns comptes à te rendre. Puis... Si tu voulais en profiter autant que moi, alors ça n'aurait pas du être cette pouf qui te trimbale comme un sac à main qui devrait être à tes côtés mais une fille qui t'aime vraiment. Mais apparemment t'es trop con pour faire la part des choses..."

J'avais dit tout ça d'un ton calme et légèrement sadique, un sourire aux lèvres. Lui faisant bien comprendre qu'il était en tort, que ça avait été son choix, qu'il ne pouvait blâmer que lui.
Il réagit, comme je m'y étais attendu assez violemment, pas assez rapide, j'aurais pus l'esquiver même avec Fanny dans les bras, certes il aurait fallut que je sois assez rapide mais j'en avais déjà eus l'occasion. Mais Fanny réagit au quart de seconde et s'interposa devant lui le stoppant net.
Elle lui dit de partir avec Julia, il hésita, il regarda Fanny puis me jeta à nouveau un coup d’œil, mon air plus que satisfait et quelque peu provoquant durent l'énerver... Il voulu de nouveau se montrer violent. *Vas-y mec, là plus rien me gêne je vais pouvoir bien m'amuser avec toi...* Pensais-je tout en serrant doucement les poings. Mais Fanny lui dit de nouveau de sortir et cette fois -ci il s’exécuta.

-"A une prochaine, on verra si t'es aussi balèze que tu le prétends mec...''

Ajoutais-je avec un petit rire. Le barman me regarda avec un air mécontent, je haussais les épaules d'un air innocent :

-"Non, non, non ! C'est pas de ma faute, il est le premier à s'être enflammé !"

Le barman eut un petit sourire et me resservit un verre. Puis alors que j'allais m'asseoir, je sentis Fanny se laisser allé contre moi, elle semblait à la fois affolé, hors d'elle, et surtout exténuée. Puis elle me dit qu'elle aurait pu tuer Julia, et s'éloigna. Je la pris par les épaules et la réinstalla sur son siège. Voyant qu'elle était limite pâle, j'eus un petit sourire, et m'assis à côté d'elle. Puis je lui tapota gentiment la tête, d'un signe amical et dis :

-"Tu sais, elle l'aurait mérité... Mais c'est vrai que tu t'énerves assez facilement la miss ! Va falloir que t'apprennes à gérer tes humeurs parce que si ça se trouve la prochaine fois je serais pas là pour t'aider... Quoique... J'adorerais revoir ce Gauthier je suis sur qu'il m'amuserait beaucoup !"

Puis je luis fis un clin d’œil, qu'elle reprenne confiance en elle. J'avais déjà eut l'occasion de tuer de nombreuses fois, et était passé à l'acte certaines. Fanny était jeune mieux valait que ça ne lui arrive pas, même si elle paraissait assez forte...

Mathias ne résista pas à provoquer une fois encore Gauthier et c'est avec un petit rire qu'il le fit. Le barman le regarda plutôt mécontent mais il haussa les épaules d'un air innocent en disant que c'était Gauthier qui avait commencé. Ce n'était pas faux mais il n'avait pas besoin d'en rajouter ! De plus le ''c'est pas ma faute c'est la sienne'' faisait un peu enfant mais bon il était dans le vrai. Le barman d'ailleurs eu un petit sourire et le resservit. Puis alors qu'il allait s'asseoir je me laissais aller contre lui, ces joutes verbales m'avaient fatiguées. J'étais triste de voir ce qu'était devenu mon premier amour et mon ex-meilleure amie devenu ma pire ennemie, j'étais fatiguée de leurs gamineries et totalement affolé par la soif de sang que j'avais ressenti. Je lui dis que j'aurais pu tuer Julia et m'éloignais de lui, dégoutée de moi même. Il me pris par les épaules et me réinstalla sur mon siège gentiment. En me voyant si pâle il eu un petit sourire et s'assit à côté de moi. Il ma tapota doucement la tête que je secouais avec un léger agacement, je détestais qu'on me tapote la tête...j'avais l'impression d'être une petite fille de cinq ans lorsqu'on me faisait ça. Mais bon il le faisait amicalement alors je n'allais pas être désagréable surtout que j'étais trop perturbée pour ça de plus. Il me dit qu'elle l'aurait mérité et me fit remarquer que je m'énervais facilement. Comme si je ne le savais pas ! J'eus un pauvre sourire quand il me dit qu'il allait falloir que j'apprenne à gérer mes humeurs car la prochaine fois il ne sera pas là pour t'aider que quoique il adorerait revoir ''ce Gauthier'' car il était sûr qu'il l'amuserait beaucoup. Je grimaçais, j'étais pas mais alors pas du tout certaine que moi ça m'amuse. Je lui dit d'une voix blanche :

« -Mathias. J'étais calme. »

Il me fit un clin d'œil pour que je reprenne confiance en moi. Et ça me fit du bien, c'était hallucinant je ne le connaissais que depuis quelque minutes peut-être une heure et déjà il avait la capacité de me tranquilliser et surtout celle de me comprendre, il avait pris mon parti alors que rien ne l'y obligeais, il m'avait aidé et je n'étais pas du tout sûre de l'issu qu'aurais prise cet affrontement sans lui. Car une partit de moi, celle que j'essayais tant bien que mal de repousser avait soif du sang de Julia et de celui de Gauthier. Soif de leur cris de douleurs, de la peur dans leurs yeux et surtout de leur mort.Je lui dis :

« -J'ai peur Mathias, peur de cette partie de moi qui voulais les voir à genoux, me supplier d'arrêter de les torturer, de les tuer à petit feu. J'ai peur car je sais que j'y aurais pris du plaisir à les voir se tordre de douleur, à les voir pleurer devant moi. Mais surtout j'ai peur de ce qui se serais passé si j'en avais tué un. J'ai l'impression que... »

J'ai l'impression que cette chose tapit au fond de moi aurait été libéré. C'est ça que j'aurais aimé lui dire mais je ne pouvait pas. Ces mots ne voulaient pas franchir la barrière de mes lèvres. Je dis à la place :

« -Merci de m'avoir soutenue alors que rien ne t'y obligeais, merci du fond du cœur car tu es venus à mon aide alors qu'on se connait à peine. Merci Mathias. »

Je l'embrassais sur la joue puis me tournant vers mon hamburger je m'aperçut qu'il était encore chaud. Je réalisais que ce qui m'avais semblé durer des heures n'avait été que quelque minutes. Je mordit dedans.

Après avoir installé Fanny sur son siège, elle me dit qu'elle était calme. J'eus une petite mine sceptique, mais n'en laissa rien paraître : *si ça c'était être calme, alors il faudra penser à remettre la définition de ce mot à jour* Pensais-je avec un petit rire intérieur, tout en gardant un visage impassible. Fanny était vraisemblablement de très mauvaise humeur face à ce qu'il venait de se dérouler. Elle était encore jeune, c'était sûrement pour ça, et il fallait que je me rentres dans le crâne que comparé aux gens normaux, je ne l'étais pas étant donné mon passé parsemé d'horreur et d'actions diverses et variées.
Je chassas ses souvenirs de ma tête, me frottant légèrement le front, et commença à boire doucement mon verre.

Fanny me décrit ce qu'elle avait ressenti, et mon visage se figea. J'avais déjà ressenti cela, lors de mes nombreuses pertes de contrôles, lorsque ma folie meurtrière prenait le dessus, lorsque l'autre parti de ma personnalité se réveillait... Mais malgré cela j'avais toujours su garder en tête que j'étais humain. Dans sa manière de le dire, Fanny semblait sous-entendre qu'elle refermait en elle une bête féroce, un monstre sanguinaire.

J'eus quelques difficultés à me reprendre, repensant à ce que moi-même j'avais ressenti, mais pour ma part je n'en avais jamais eut peur, comme elle le ressentait actuellement. Au contraire, j'étais ivre de cela, de cette folie... Fanny était tout l'opposé de moi dans ce cas, et je ne savais quoi lui conseiller...
Elle me remercia ensuite de l'avoir aidé, et je lui adressa un faible sourire, toujours un peu perdu dans mes pensées. Puis je me repris, et remarqua qu'elle était en train de se revigorer avec son sandwich. Alors j'en profita pour prendre la parole :

-"Tu sais, cette sorte de folie meurtrière, celle que tu décris et qui t'effraies, si elle te fait peur, alors il faut que tu fasses preuve de courage et que tu lui fasses face au lieu de la nourrir de ta peur. Que tu essaies au mieux de la contrôler plutôt qu'elle prenne le dessus."

Oui, le seul moyen de la conseiller était de lui dire de faire tout l'inverse de se que j'avais fait pour moi. *Allé mec, t'en rappel pas, à part te foutre en pétard ça ne te mènera à rien...* Puis je me ré-intéressa à mon verre.

Mathias me réinstalla doucement sur mon siège et lorsque je lui répondis que j'étais calme il eu une petite mine septique même s'il essaya de ne rien laisser paraitre je le vis. Mes pupilles étaient dilatées au maximum, je voyais la plus petite poussière qui volait dans un rayon de soleil. Je détournais le regard de son visage impassible. Il se frotta légèrement le front et je reportais immédiatement mon attention sur lui inquiète. Lui donnais-je mal à la tête ? Il commença à boire doucement son verre. Je plissais le nez légèrement. Puis, je lui décris ce que j'avais ressentis, ce dont j'avais eu envie. Son visage se figea, son corps se raidit et ses muscles se crispèrent. Je savais que je sous-entendais que en moi se dissimuler un monstre assoiffé de sang et s'était vrai. Mathias eu quelques difficultés à se reprendre, je le remerciais de son aide et l'embrassa sur la joue. Il m'adressa un faible sourire. Qu'avais-je dis ? Il finis par se reprendre et remarqua que j'avais mordu dans mon hamburger. Il en profita pour prendre la parole. Me disant d'essayer de faire face à cette sorte de folie meurtrière, celle que je lui avais décris, celle qui m'effrayait, que si elle me faisait peur il fallait que je fasse preuve de courage et que je lui fasse quoi au lieu de la nourrir que ma peur. Que j'essaye de la contrôler au lieu de la laisser prendre le dessus. Je laissais mon sandwiche et soupira un grand coup. Plantant mes yeux orageux dans les siens je pris la parole :

« -Mathias, je sais ce que je fais, je n'ai pas peur d'elle, je ne la nourrit pas de ma peur. Enfin...là j'ai eu peur car elle a été vraiment virulente, beaucoup plus que d'habitude. Écoute moi bien Mathias, je vis avec cette...chose au fond de moi depuis que je suis capable de faire la différence entre le bien et le mal, ça fais dix ans que je la combat, je n'en ai plus peur. Mais là...elle n'avait jamais été aussi violente, aussi présente. Même pendant la pleine lune elle n'était pas aussi puissante. Tu me crois folle ? Je lui suis mais pas dans le sens aliénée. Je suis une fille qui se sent en marge de la société, qui ne sais pas qui elle est, ou plutôt, ce qu'elle est. J'ai peur, j'ai peur non pas de cette chose mais de l'avenir. De ne pas trouver ma place. En faite, cette rage est finalement devenue mon amie. Enfin...presque. »

Je fermais les yeux un instant, tout ce que j'avais dis étais la vérité. Je n'en avais jamais parlé à personne, ni à mes meilleurs amis, ni à mes parents alors pourquoi à cet inconnu ? A cet homme dont je ne connais rien ? Peut-être par ce que j'ai l'impression indescriptible qu'il me comprend. Je pris mon hamburger et lui tourna le dos pour cacher mes yeux pleins de larmes et d'appréhension face à sa réaction. Je bus un peu de coca, manqua de m'étrangler et finis mon sandwich, sirotant ma boisson je caresser machinalement Ildy et Funssy. Mais pourquoi donc Mathias ne disait-il rien !?!? Je me retournais brusquement et voulus crier, ne pus que murmurer d'une voix rauque, emplie de larmes contenues :

« -Pourquoi tu ne dis rien ?Mathias... »

Et puis...je me levais manquant de renverser ma chaise de voulut partir...

J'avais du mal à suivre Fanny, elle m'avait fait comprendre qu'elle était effrayée par cette folie meurtrière puis ensuite elle me disait qu'elle n'en avait aucunement peur. Sûrement la panique du moment faisait en sorte qu'elle se contredise elle-même alors je continua de l'écouter sans la couper, portant mon attention à mon verre. Elle ne cessait de sous-entendre qu'elle possédait en elle une force très puissante, d'où provenait cette folie meurtrière. *Comment se fait-il qu'elle ressente ça ?* C'était ce que je me demandais... Et je n'avais aucunes réponses, je savais seulement que ça semblait l'attrister et surtout la stresser au plus haut point...

Je l'écoutais en silence, elle me déballa ce qu'elle ressentait, ses craintes... Je ne dis rien, je n'avais rien à dire. Très peu de gens se sentaient aussi rejeté. J'avais ressenti pareil quand j'étais plus jeune, mais je savais que ça ne me mènerait à rien, alors j'avais enfermé ses sentiments au plus profond de moi et m'était défoulé via les combats, les drogues, l'alcool. J'avais noyé ses sentiments. Mais je ne comptais en aucuns cas conseiller ça à la petite Fanny, elle était trop jeune et semblait prendre son problème avec beaucoup de sérieux.

Elle se tourna sûrement pour cacher sa faiblesse. Je n'ajoutais rien, je ne savais pas quoi lui conseiller. Puis elle s'emballa, s'énerva, me demandant pourquoi je ne lui répondais pas. La voir s'énerver contre moi qui l'écoutais m'énerva légèrement. Alors je la fixa et la rattrapa par le poignet quand elle voulut sortir et je répondis :

-"Tu sais, ça ne te mènera à rien de t'en prendre à moi. Moi je t'écoute et je penses que c'est pas une très bonne idée que tu t'emballes ainsi. Je ne sais pas quoi te dire, Fanny. Ce que tu ressens est sérieux et je penses que ça à dut te faire du bien d'en parler. Si cette présence est en toi depuis si longtemps, je ne penses pas qu'elle partira maintenant. Tout ce que tu as à faire, c'est la dompter. Si tu dis que vous êtes devenues 'amies' alors elle ne devrait pas te ravager ainsi, elle devrait te laisser garder le contrôle..."

Je n'avais pas lâcher son poignet pour qu'elle n’essaie pas de s'enfuir, ça aurait été trop facile. Si elle fuyais alors elle se voilerait la face toute sa vie, elle n'arrangerait jamais ce qu'il lui arrive...

Mathias avait l'air d'avoir du mal à me suivre. Je le comprenais. Un coup je disais que j'en avais peur et l'autre que non. Je me contredisais. Il continua de m'écouter tout en regardant son verre. Je continuais de parler. Lâchant tout ce que je ressentais, tout ce que j'avais si longtemps tus. Il m'écoutait toujours en silence. Oh mon dieu ce que je parlais ! Je lui disais ce que je ressentais, mes craintes, mes désillusions... et dire que je ne le connaissais que depuis aujourd'hui ! Et pourtant, jamais encore je ne m'étais sentie autant en confiance. Peut-être par ce que j'avais l'impression qu'il savait de quoi je parlais...qu'il me comprenait. Honteuse de ma propre faiblesse je lui tournais le dos pour ravaler mes larmes. Il ne dit rien, peut-être me prenait-il pour une folle ? Pour une fille dérangée ou peut-être s'en foutait-il... Après tout il était plus vieux que moi, ne me connaissais pas depuis longtemps et avait surement d'autres problèmes. Je me tournais vers lui mes yeux lançant des SOS tandis que mes paroles étaient pleines de larmes contenues. Pourquoi ne disait-il pas quelque chose ? N'importe quoi mais quelque chose ! Il me vit m'énerver et cela l'énerva également. Je voulus fuir. Mais il me rattrapa par le poignet et me répondis que ça ne me mènerais à rien de m'en prendre à lui. Je le savais bien mais j'avais eu peur de l'avoir dégouté. Il ajouta qu'il m'écoutait et c'était vrai, il n'avait fait que ça depuis le début. Plus attentif que bon nom de personne que je connaissais depuis beaucoup plus longtemps que lui. Il ne pensait pas que c'était une très bonne idée de m'emballer ainsi. Je le savais mais j'en avais marre de toujours me contrôler, de ne jamais laisser éclater ma fureur, de toujours mesurer mes mots pour ne pas choquer, de toujours faire attention à ne pas énerver les autres pour ne pas leurs donner envie de se battre car ils découvriraient alors que j'étais cent fois plus forte qu'eux et cent fois plus rapide. Déjà qu'ils pensaient que mes réflexes étaient rapides ! C'était un euphémisme. Il savais pas quoi me dire ? Et bien il était bien le premier ! D'autres que lui aurait dit un pitoyable ''désolé'' mais pas lui. Lui il était sincère. Il me pensait que ça m'avait fait du bien d'en parler. J'eus un pâle sourire, oui, ça m'avait fais du bien, un poids s'était enlevé de mes épaules et tout ça grâce à lui ! Il me dit que si cette présence était en moi depuis si longtemps elle ne partirait pas maintenant comme si je ne le savais pas ! Elle faisait partie de moi maintenant et pour toujours aussi déprimant soit cette pensée à mes yeux. Que tout ce que j'avais à faire c'était la dompter ? Non mais tu rigole Mathias ? Cette chose on cohabite tout au plus ! Si je dis quoi ? Qu'on est devenue ''amie'' ? Eu...j'ai du mal m'expliquer...ou peut-être que non. Je ne sais plus je suis perdue. Qu'elle ne devrait pas me ravager ? Ce n'est pas son but, ce qui me ravage c'est les efforts que je fais à la contrôler. Cette puissance avide de sang que j'essaie de brider me ronge. Elle ne le fait pas exprès, elle veut juste que je la libère et cela je ne peux m'y résoudre. Et c'est ça qui me tue à petit feu. Me laisser le contrôle ? Tu sais ce que c'est Mathias, je le vois à tes yeux. Est-ce que le tienne te le laisse le contrôle ? Non ! La réponse est non ! Il n'avait pas lâché mon poignet pour que je n'essaie pas de m'enfuir mais cette envie m'avait quitté. Doucement je me dégageais et lui répondit d'une voix que je ne me reconnu pas. elle n'était pas agressive non...elle était...étrange. Je lui redis les mots exacts que j'avais pensé au fur et à mesure de son monologue et le menton fier, levé je le fixais dans les yeux. Je n'étais pas faible !

Fanny m'écouta en silence, son visage était très expressif, elle voulait me faire comprendre qu'elle faisait de son mieux pour se contrôler. Je devinais à quel point cela devait être plus qu'exténuant. Qu'elle devait être fatiguée d'être différente mais de paraître normale. Mais cette chose qu'elle semblait enfermer au plus profond d'elle n'était-ce pas tout simplement ce qu'elle était réellement ? Je n'avais jamais eut à faire à ce type de sentiments chez quelqu'un d'autre jusqu'à aujourd'hui. Fanny semblait ne pas s'être confier à quelqu'un, je devais être le premier. J'étais impressionné qu'elle ai autant confiance en moi alors qu'on ne se connaissait à peine.
Elle se dégagea et je la laissa faire. Elle ne voulait plus fuir, et me dit très sérieusement qu'elle n'était pas faible. J'eus un petit sourire et répondis :

-"ça je n'en doutes pas Fanny"

Puis je bus une gorgée de mon verre avant de reprendre la parole. Certes ce que je lui dirais ne lui plairais certainement pas, mais c'était ce que je pensais, et sûrement ce qu'elle devait entendre :

-"Et tu ne t'ai jamais dit qu'il était possible que cette férocité était en réalité ce que tu étais réellement ? Que la gentille fille que tu fais paraître n'était qu'une façade ? En refusant de faire face tu mens non seulement aux autres mais surtout à toi même."

Je le savais, j'avais vécut ça. Martyrisé toute mon enfance étant traité comme une personne anormale seulement parce que j'étais plus mature, plus rusé, plus vif mais surtout plus froid et agressif. Je l'avais renié puis accepté. Certes ça avait fait des dégâts, de nombreux et horribles dégâts... Alors j'avais appris à me contrôler. Mais pour cela il avait fallut que je laisses ma fureur prendre le dessus. La laisser libre pour apprendre à la gérer...

-"Tu sais, si tu veux vraiment apprendre à y faire face, il faut que tu apprennes à connaître ta férocité. Je peux te promettre que ça ne sera pas une partie de plaisir mais alors tu parviendras à savoir ce que tu dois faire. Si tu désires la contrôler ou alors lui laisser le dessus."

Elle écoutait en silence. Alors j'ajoutais reprenant une gorgée de ma boisson :

-"Tu dois te demander en quel droit je te dis ça, et bien j'ai connu ce que tu as. Je le connais depuis mon plus jeune âge, de mon côté. Et ça m'a fait non seulement fait faire des choses horribles et surtout fait vivre des moments très durs, mais je ne regrettes rien. Maintenant je sais de quoi je suis capable alors je vis avec."

Puis je la fixa :

-"Il faut que tu apprennes à vivre avec sans te pourrir non plus."

Quand je dis que je n'étais pas faible il eu un petit sourire et me répondit qu'il n'en doutait pas. Alors pourquoi donc me disait-il tout ça ? Il but une gorgée de son verre et repris la parole. Je l'imitais et faillis m'étouffer avec mon coca en entendant ses mots. Au si, je me l'étais demandé mais en y réfléchissant bien l'idée me semblait farfelue. Ce n'étais pas ce que j'étais réellement, juste une partie de moi. Non, la gentille fille que je montrais au monde n'étais qu'une partie partie de moi, pas moi en entier. Non je ne me mens pas à moi même ! Enfin, je crois... Ce que me disait Mathias me perturber au plus haut point surtout que je savais qu'il l'avais vécut. Je le sentais au plus profond de mes os. Et cette chose au fond de moi aussi. Si je voulais apprendre à y faire face ? Je lui avais déjà appris à la fermer c'était déjà bien...Apprendre à contrôler ma férocité ? Autant essayer d'attraper le vent. Me le promettre ? Sans blague. Je le sais déjà depuis longtemps que jamais ma vie ne sera facile et limpide comme de l'eau de roche. Savoir ce que je dois faire ? Aucune idée. Si je désire la contrôler ? Oui. Lui laisser le dessus ? Non. Si je me demander en quel droit il me disait ça ? Pas du tout. Je le savais. Mais attentive je l'écoutais quand il m'expliqua, c'était gentil de sa par. Oui, je sais que tu as fais des choses horrible mais si moi je lui laisse le dessus ce sera mille fois pire. Je ne savais d'où je tenais cette certitude mais elle était encré en moi. Il n'était qu'un humain après tout. Mais moi alors...? J'étais quoi ? Il me fixa et me dit qu'il fallait que j'apprenne à vivre avec sans me pourrir non plus. Qu'il essaye on en reparlerait après ! Je lui rétorquais d'une voix qui n'appartenais plus à une enfant mais à quelqu'un de beaucoup, beaucoup plus âgé :

« -Toi tu lui as laissé le dessus. Moi je ne peux pas, ça causerais trop de dégâts. Tu veux savoir pourquoi ? Regarde moi dans les yeux. »

Ayant dit cela je relâchais une infime partie de la puissance meurtrière qui pulsait dans mes veines vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Mes yeux gris bleus virèrent à un ambré doré où la pupille noire ressortie. Je savais que cette vision était plutôt effrayante aussi ne le regardais-je pas en face mais de biais. Quel serais sa réaction face au regard de fauve qui venait de prendre possession de mes yeux ?

Elle semblait plus que perturbée par ce qui était en elle. C'était compréhensible, elle était très jeune et devait faire face à quelque chose qui semblait plus que la dépassé. Oui c'était certain elle n'arrivait pas à gérer, se contredisant, ne sachant comment elle devait réagir face à ce qui avait prit place en elle. Elle s'énervait et avait grande peine à contenir ce sentiment. Cette rage qui était en elle, semblait prendre pas mal le dessus. Bientôt elle ne la contrôlerait plus du tout, ça c'était plus que simple à ressentir. Et ce qui était certain c'était qu'à ce moment là elle deviendrait quelqu'un de dangereux, mais c'était aussi à elle de voir ce qu'elle voulait faire de cette chose en elle, la forcer à faire ce qu'elle elle souhaitait ou la laisser en toute liberté et alors devenir quelqu'un de dangereux. Pour moi, la question ne se serait même pas posée, avoir autant en moi m'aurait plus que séduit et je lui aurais laissé toutes libertés dès les premiers signes de son existence. Jusqu'ici elle s'était battu contre, on était donc différents sur ce point. Il m'était donc difficile de lui parler plus longtemps de mon point de vue.
Alors elle me demanda de la regarder, je vis ses yeux se teindre d'un doré sauvage, un regard qui n'avait plus aucunes traces d'humanité, un regard animal et féroce. Un regard de loup. Enfin de louve dans son cas... Je ne montra aucuns signes particuliers, gardant un regard impassible pour ne pas qu'elle interprète mal quelques impressions que j'aurais pu laisser passer étant donné qu'elle était déjà énervée, elle aurait sans doute de nouveau mal interprété ma réaction. Je fixais en silence ses yeux, captivé et fasciné. Elle avait en effet, quelque chose d'étrange en elle. C'était en effet, le cas de le dire...
Elle détournait le regard, sûrement pour ne pas que j'y fasse totalement face. Je bus d'une traite mon verre cherchant quoi ajouté :

-"Tu sais, ce que je te dis c'est mon point de vue, tu le prendras certainement pas en compte. Ce que tu as en toi c'est exceptionnel. Si j'étais à ta place, j'aurais sûrement été séduit par cette afflux de puissance, et en aurait tiré profit."

Puis je repris avec un petit rire froid :

-"Ce monde est peuplé d'idiots sans valeurs, contre qui tu dois faire face en continu, ce que tu as en toi pourrais certainement t'y aider. Tout dépends de ce que toi tu veux. Si tu veux y arriver, va d'abord falloir que tu fasses le point sur ce que toi tu ressens et surtout ce que tu veux."

Puis je la fixa de nouveau et reprit avec sérieux :

-"Est-ce que tu souhaites lui faire faire ce que tu veux ou alors changer totalement en lui laissant une totale liberté. Maintenant, je penses qu'il n'y a que ce choix qui te permettra d'avancer. C'est clair que ça sera pas facile, ce sera même très difficile. Je ne connais pas ça. Tout ce que je peux te conseiller c'est d'avancer, de cesser de te renfermer, d'envoyer se faire foutre les autres. Sinon tu seras comme tu es aujourd'hui. Incertaine et perdue."

Je secouais alors de nouveau mon verre et le barman vint me le remplir une nouvelle fois. Je m'attendais à ce qu'elle s'énerve, me demandant si elle interpréterait de la bonne manière mes paroles ou non.

J'étais plus que perturbée. J'étais perdue. Je me contredisais. Je m'énervais. Puis fatiguée je me calmais d'un coup. Comme ça, sans raison. Après lui avoir dit ce que je pensais je laissais une infime partie de ma Rage sortir et teindre mes yeux de cette couleur doré, fauve et totalement inhumaine. Du coin de l'œil j'observais sa réaction. Je retins un sourire. Il commençait à me connaître. Prévoyant mes réactions il ne cilla pas. Comme si s'était naturel que des yeux gris-bleus deviennent ambre et jaune d'un coup, en une micro-seconde. Décidément ce Mathias n'était pas comme les autres. Il était un humain à par. Il ne montra donc pas ses sentiments pour que je ne les interprète pas mal. Il me fixait en silence. Captivé, fasciné. Comprenant peut être enfin, à quel point j'étais différente de lui. Je détournais le regard et il but d'une traite son verre en cherchant, surement quoi ajouter. Il trouva et me dis que ce n'étais que son point de vue. Que je ne le prendrais surement pas en compte. Et il avait raison. Je ne la libèrerais pas si je peux l'éviter. Il dit que ce que j'avais en moi étais exceptionnel. Sans blague ? J'étais pas au courant. Qu'a ma place il aurait surement été séduit par cet afflux de puissance et qu'il en aurait tiré profit ? Sans aucun doute pour moi. Il se tut un instant et reprit avec un petit rire à faire froid dans le dos. Ces mots me touchèrent. Des idiots sans valeurs ? Oui. Mais pas que de ça. Je plissais des yeux oubliant à quel point ce geste pourtant anodin avec des yeux comme ça pouvait être impressionnant. Il me fixa de nouveau et reprit cette fois avec sérieux. Je l'écoutais. De tout mon cœur, de toute mon âme, de toute ma rage, de toute ma haine. Ayant finis de parler il secoua alors de nouveau son verre et le barman vint le lui remplir une nouvelle fois. J'avalais mon coca d'un coup et faillit m'étouffer. Inspire, expire, inspire, expire. La, ça va mieux. Ma toux se calme et je bois à nouveau. Beaucoup plus lentement. Je ferme brièvement les yeux et lorsque je les rouvris ils étaient redevenu d'une couleur « normale ». Je scrutais Mathias sans rien dire. Plusieurs minutes passèrent comme ça sans que je ne dise rien. Puis je lui posais une unique question...

« -C'est quoi ton histoire Mathias ? »

J'ignorais s'il allait me répondre, s'il n'allait pas se braquer. Mais j'espérais qu'il me raconterais même si je ne le connaissais pas depuis longtemps. A vrai dire j'en avais marre de parler de moi, de parler de cette chose en moi.

[Dsl de répondre que maintenant >o<]

Elle m'écouta parler en silence, sans rien dire sûrement fatiguée de s'énerver et d'enchaîner les sautes d'humeurs. Elle reprit son regard à sa teinte d'origine et me posa une simple question. Question à laquelle je n'avais jamais répondu et que je redoutais à chaque rencontre, hors rencontres d'un soir bien sur !
Bien que je voulus m'en empêcher je ne pus me retenir de serrer plus fermement et de lancer un sourire froid et dur. Non ce n'était pas une bonne idée que j'en parle, on m'avait déjà prit pour fou alors pourquoi une gamine réagirait différemment ? Après tout elle avait beau être mystérieuse elle aussi cela ne changer pas sa manière de pensé.
Alors je me radoucis et chercha du mieux ce que je pouvais lui répondre. Après tout on ne parlait que d'elle et de sa particularité depuis toute à l'heure à mon tours de lui rendre la pareil. Mais j'avais toujours était discret quant à ce qui m'était arrivé... Seuls mes amis d'enfances et ceux qui avaient aussi étaient séquestrés en savaient un peu plus, et encore pas tout. Mais la plupart avaient soit mal fini, soit n'étaient pas réapparus... Alors je répondis :

-''On va dire que je n'ai pas le même problème que toi loin de là, mais j'ai eut une enfance assez... difficile, abandonné, exploité, emmerdé j'ai connu pas mal de difficultés. Mais mon histoire étant vraiment très personnelle je ne préfères pas en parler au premier rendez-vous !''

Ajoutais-je avec un clin d'oeil. Puis je repris mon sérieux et lui dit avec un ton d'escuse :

-''Je sais tu trouveras sûrement injuste étant donné tout ce que tu m'as raconté sur toi, mais j'ai vraiment beaucoup de mal à faire confiance aux autres donc faudra que tu fasses avec . Après je supposes que tu as deviné que j'étais très violent et ça depuis que je suis tout petit donc grandir dans la violence te change pas mal et te fait vraiment voir le monde d'un tout autre œil...''

Puis je bus une nouvelle gorgée de mon verre.

J'avais étais levée aux aurores par ma mère, j'avais eu droit eux taches ménagères et ensuite, quand j'avais voulu me détendre au Mystic Grill j'avais attiré le regard d'un beau jeune homme et je l'avais agressé verbalement. Je m'étais excusée et alors que j'allais me présenter Gauthier était arrivé avec Julia et là j'avais craqué. Totalement prise de court j'en avais perdu la voix. Julia était bien sûr venue chercher la merde et Mathias – le beau jeune homme – m'avait défendu et aidé. Il était gentil. Je lui avais fait confiance et cette confiance avait bien été placée puisque j'avais pu par la suite lui raconter mon histoire, ce que j'étais, ce que je cachais en moi. Il m'avait écouté tout du long. Sans m'interrompre ou presque. Et même lorsqu'il le faisait s'était pour dire quelque chose d'instructif. Sans le savoir il m'avait apporté beaucoup et je lui en étais très reconnaissante. Une chose était sûre ce n'était pas un humain comme les autres, ses cicatrises et ses mots en témoignaient. Mais, lorsque je lui posais une seule question sur son histoire je le vis se tendre, bander ses muscles et ses yeux se durcirent. Sourire froid également. Oups ! Mauvaise question. Trop tard. Pourtant il se radoucit en me regardant et demeura un instant silencieux cherchant une réponse adéquate. Je le voyais presque penser : « On m'a pris pour un fou, pourquoi une gamine ne penserait pas pareil ? » Par ce que je ne suis pas une gamine ordinaire. Voilà ce que j'aurais voulu lui répondre. Enfin, il parla. Il dit qu'il n'avait pas le même problème que moi, loin de là. Mais qu'il avait eu une enfance assez...difficile. Qu'il avait été abandonné, exploité, emmerdé il avait connu pas mal de difficultés. Je dis en effleurant doucement une de ses cicatrises sur son bras du bout des doigts :

« J'ai vu. »

Il continua en disant que son histoire était très personnelle, trop personnelle et qu'il ne préférait pas en parler dès le premier rendez-vous. Je souris d'un air tranquille et légèrement joyeux. Ça voulait dire qu'on se reverrait et ça me remplissait de joie. En quelques heures j'étais devenue plus proche de lui que de personne. C'était très agréable cette complicité que je sentais se nouer. Il me fit un clin d'œil, je lui fis un sourire chaleureux. Il rajouta d'un ton d'excuse que je trouverais sûrement cela injuste étant donné tout ce que je lui avais raconté sur moi mais qu'il avait beaucoup de mal à faire confiance aux autres et qu'il faudra donc que je fasse avec. J'eus un drôle de sourire et lui dis :

« Mathias, tu as beau connaître une partie de moi que personne n'a jamais vu tu ne me connais pas encore assez pour juger de toutes mes réactions. Ça ne me dérange pas que tu ne me dises rien sur ton passé. Je t'ai posé cette question pour mieux te comprendre et pas pour autre chose. Si tu ne veux encore rien me dire en croyant que je vais penser que tu es fou ou autre alors ne dit rien. Tu me parleras quand tu seras près et pas avant. »

Oui j'ai vu que tu étais plutôt très violent. J'ai vu la lueur dans tes yeux qui s'est allumé quand tu as faillis te battre avec Gauthier j'ai vu ce dont tu serais capable dans tes iris. Depuis tout petit tu es ainsi dis-tu ? Ça ne m'étonne pas. Grandir dans la violence change les gens et te fais voir le monde d'un autre œil ? Je n'en doute pas un instant seulement...

« La violence ne résout rien et exemplifie le plus souvent le désaccord car la personne battu pour retrouver sa fierté va revenir se battre pour prouver qu'elle est la plus forte. La violence est la voie de la facilité. Même si elle est parfois – bien trop souvent à mon goût – l'unique solution. »

Il but une gorgée de son verre et je finis le mien. C'est alors que mon téléphone sonna. C'était ma mère. Je décrochais et dis :

« -Allo Maman ?
-Fanny, où tu es ?
-Où je suis ? Ben au Mystic-Grill pourquoi ?
-Au Mystic-Grill...d'accord, ne bouge pas surtout reste là-bas et ne reviens pas avant un petit moment ton père et moi avont un truc à régler.
-Un truc à régler ? Papa et toi ? Maman tu m'inquiètes là ? Qu'est-ce qui se passe ?
-...Ton père a essayé de faire une lessive...
-Ah...j'ai compris. Je viens t'aider à passer la serpillière...
-Merci ma chérie mais reste où tu es, ton père va se débrouiller tout seul comme un grand je te le garantit.
-Je te crois sans problème mom. Bon ben alors bisous et à plus.
-Oui c'est ça à plus. »

Et je raccrochais morte de rire... Mon père, faire une lessive ? Était-il tombé sur la tête ? Oh my god ! Maman allait lui en faire baver le pauvre. Bon, en même temps s'il avait inondé la maison s'était sa faute. Il n'avait qu'à mettre une dose de produit au lieu du paquet. Pliée en deux par un fou-rire irrépressible je vis le regard interloqué de Mathias qui n'avait rien suivit de la conversation téléphonique. Je repensais alors au sujet dont nous parlions juste avant que mon portable ne sonne et je n'eus soudain plus envie de rire. Celui-ci d'ailleurs s'arrêta. Penaude je m'excusais et lui expliquais pourquoi j'étais partie dans un délire toute seule...

Je me refroidis malgré moi quand elle me posa la question quant à mon passé. C'était tout le temps la même chose je n'arrivais pas à faire attraction de ma colère et me braqué à chaque fois que quelqu'un lancé le sujet. Quand je dis que mon enfance avait été difficile elle me fit remarqué que ça semblait évident tout en désignant d'un caresse mes cicatrices présentes sur mes avants-bras. J'eus un petit rire, heureusement, elle ne voyait que ça.

Je refusais de nouveau de m'étendre sur mon histoire et m'en excusa, elle rétorqua me montrant qu'elle n'était pas comme tout le monde, qu'elle n'allait pas mal le prendre, au contraire elle était plutôt contente d'attendre avant d'en savoir plus, indiquant qu'on allait sûrement se revoir pour cela ! Étant donné son ton faussement accusateur quant à ce que j'avais dit je pris un air faussement innocent et dit :

-'' Loin de moi l'idée de prévoir toutes tes réactions, mais j'ai très souvent eut à faire face à ce genre de retour, voilà pourquoi je m'attendais en quelques sortes à ce que ce soit pareil avec toi. Mais merci de comprendre, et t'en fait pas je te raconterais tout ça, si un jour tu me sembles assez forte pour pouvoir tout endossé''

Fis-je avec un petit sourire moqueur pour détendre un temps soit peu l'atmosphère que son histoire et mon air renfermé avait quelque peu glacé. Puis quand je fis allusion à la violence elle m'écouta tranquillement, mais me fit tout de même part de son point de vue quant à ce sujet, je l'écoutais en opinant quelques fois. J'ajoutais même :

-''Tu as raison, ça ne résout pas tout, c'est une question de facilité, mais parfois tu ne choisis pas forcément de t'en servir, tu es jeté dedans, alors tu apprends à faire avec...''

Pour survivre, pour ne pas se faire écraser dans ce monde de brutes. Mais bon cela elle ne pouvait pas le comprendre, elle avait grandi dans une famille aimante, la chérissant et veillant à sa bonne éducation. Moi j'avais eut tout le contraire. Parfaite opposition de style de vie.
Alors que je m'intéressais de nouveau à mon verre, j'entendis son portable sonné, je commença à écouter quand je l'entendis exploser de rire. On parlait avec sérieux depuis un bon moment maintenant et son éclat de rire semblait vraiment sortir de nul part, quoique ça faisait du bien, enfin de quoi détendre un peu l'atmosphère ! Elle remarqua mon regard et m'expliqua en s'excusant.
Ses parents semblaient beaucoup compter pour elle, et ils semblaient bien s'entendre... J'eus un petit rire et lui dit :

-''Je peux savoir pourquoi tu t'excuses ? Ça fait du bien de parler de quelque chose de moins sérieux, donc ne t'excuses pas s'il te plaît.''

Hors-sujet:

Quand je lui posais une question sur son passé il se refroidit et son visage se durcit. Il me dit seulement que son enfance n'avait pas été des plus facile et lorsque je lui fit remarquer que ça semblait évident tout en effleurant une de ses cicatrices il rit. Inconsciemment je passais la main sous mon tee-shirt, touchant le bandage qui couvre mon flan, il était humide, mauvais ça. Faudrait que je le change mais je n'y arriverais pas toute seule. Bon, oublions. Il refusa de s'étendre sur le sujet et je ne l'y obligea pas, je lui dis ce que je pensais et je vis de la surprise dans ses yeux. Il parla et je l'écoutais sans rien dire. Souriant parfois. Je hochais la tête aussi. Je lui apprendrais à mes faire confiance comme moi, sans trop le connaître je lui faisais confiance. Quand il me dit merci je me levais et l'embrassais sur le front. Il me regarda moqueur et je rougis de mon initiative. Quand nous parlâmes de la violence il me donna raison. Mais parla aussi en connaisseur. J'inclinai la tête sur le côté. Comme un chien, comme une louve. Il s'intéressait à nouveau à son verre quand mon portable sonna. Je décrochais et parla un moment avec ma mère. Lorsque je raccrochais j'étais pliée en deux, morte de rire. Je lui racontais les raison de hilarité puis, pensant à notre conversation je m'arrêtais de rire et m'excusais. Mathias eut un petit rire et me demanda pourquoi je m'excusais. Que ça faisait du bien de parler de quelque chose de moins sérieux. Je lui souris, hésitante et dis :

« Merci Math' »

Et hop ! Un petit surnom affectif. Je lui fis un clin d'œil et puis, passant à nouveau la main sous mon tee-shirt appliqua ma paume sur le bandage, faisant attention à ce que Mathias ne voit rien j'y jetais un coup d'œil. Rouge. Merde. Je regardais mon repas, je l'avais finis sans m'en rendre compte. Tant mieux.

« Mathias, je dois rentrer chez moi, il faut que je me change, problème de filles.»

Il me regarda sans comprendre et j'eus un rire discret. Embarrassée, je n'aimais pas lui mentir. Pourtant ça, je ne pouvais pas, ne voulais pas en parler. A personne. Peut-être plus tard mais pour le moment non. Trop dur. Je me levais et l'embrassais sur le front, heureusement qu'il était assis ! Et, après lui avoir glissé dans la main mon numéro je partis sans me retourner. Les chiennes, dociles, me suivant. Ma main était plaqué contre mon flan. Je n'avais oublié qu'une seule chose, la serviette sur laquelle je m'étais essuyé et qui de blanche était devenue rouge. Elle était mal pliée.